Bâtir un bon réseau relationnel en Chine est indispensable à notre réussite. Cette activité essentielle doit se faire de manière ordonnée et réfléchie. Nos efforts devront porter sur l'intégration, dans notre réseau, de personnes susceptibles de nous apporter une aide, un bénéfice, une protection.
Quelle que soit l’activité exercée, il est toujours fortement conseillé d’avoir le soutien de membres issus de la division administrative la plus proche du terrain et du quotidien, à savoir la police. De nombreux problèmes peuvent rapidement être résolus de la sorte. Les policiers ont, en Chine, un pouvoir de dissuasion très efficace sur ce que j’appellerais les décideurs terrains. Ce terme regroupe les acteurs qui sont en aval de la chaîne décisionnelle, ceux à qui nous avons affaire au quotidien. On y trouve par exemple les commerçants, les rentiers, le personnel hospitalier, les directeurs d’écoles, etc.
Ces décideurs terrains ont suffisamment de pouvoir décisionnel pour nous compliquer la vie mais peuvent tout aussi bien nous la faciliter. Prenons l’exemple du patron d’un bon restaurant. Ce dernier pourra très naturellement refuser une réservation. En revanche, en trouvant les bonnes connexions pour appuyer notre demande, la réservation pourra se faire rapidement, simplement et sans palabres inutiles. Ce patron est un décideur terrain. Les membres de son personnel ne sont quant à eux pas forcément considérés comme tels.
Comme dans tous les pays, les policiers peuvent s’appuyer sur un vaste réseau de relations terrains. Ces liens peuvent nous être fort utiles. Il n’est pas négligeable, surtout pour un non-résident, de pouvoir compter sur une aide fiable et éclairée en cas de petits pépins de la vie courante comme par exemple un vol, un accident de la route ou encore la perte de papiers d’identité.
Se rapprocher de fonctionnaires administratifs est une stratégie indispensable dans l’élaboration des cercles d’amis, notamment dans le monde des affaires et de l’entreprenariat. Ces hommes et ces femmes de la fonction publique peuvent se muer en guides salutaires dans la jungle des procédures. L’apport de soutiens peut se faire à trois niveaux. Dans le meilleur des cas, les fonctionnaires peuvent agir directement sur un dossier, ce qui se traduira par un gain de temps considérable et l’assurance d’une validation par les instances compétentes. Si un contact n’est pas prêt à s’investir personnellement dans une affaire, il peut quand même nous guider et nous informer sur les procédures à respecter. Cela peut nous faire gagner un temps précieux et ce n’est pas négligeable. Enfin, si la personne est prête à nous aider pleinement mais qu’elle n’en a pas la compétence, elle pourra nous orienter vers les bons interlocuteurs, en puisant dans ses propres cercles d’amis.
Toutes ces commodités administratives peuvent paraître secondaires et superflues aux yeux d’expatriés occidentaux néophytes. Il est pourtant capital de ne pas sous-estimer le rôle central de telles procédures. Héritage d’un communisme tenace, la Chine s’organise aujourd’hui au sein d’une toile administrative omniprésente dans la vie quotidienne de ses citoyens comme dans celle de ses hôtes. Il est tout simplement impossible d’y échapper. Les différentes strates de la fonction publique imprègnent l’ensemble des activités sociale, économique et culturelle du pays. Toute initiative, peu importe sa nature, y sera confrontée.
Extrait du livre "Réussir en Chine grâce aux cercles d'amis"