S'il y a bien un produit qui est recherché aujourd'hui en Occident, c'est le masque de protection, de type chirurgical. De nombreux fournisseurs chinois se sont ainsi jetés dans une course effrénée pour produire des masques à tour de bras, réalisant d'énormes profits alors que les pays du monde entier se battent pour être livrés en priorité.
Il faut dire que la Chine produit habituellement plus de la moitié des masques de la planète, alors quand il s'agit de démultiplier la production, les Chinois savent répondre présent.
Le rapport de force s'est soudainement inversé et les fabricants chinois, qui ont pour habitude d'exiger un paiement avant livraison, privilégient les clients qui peuvent payer le plus et le plus rapidement. C'est la dure loi de la jungle mercantile chinoise. Les usines sont sollicitées par des états, des villes, des associations, des entreprises, des hôpitaux, des agents obscures provenant des quatre coins du Monde.
Le seul argument valable, c'est combien et quand. Ce n'est que quand l'argent est dans le compte en banque du producteur que les négociations peuvent parfois seulement commencer. Avec la prolifération des escroqueries et le manque de visibilité sur place, les conditions de paiement sont souvent un frein majeur à l'achat massif de masques, notamment par les administrations occidentales qui dépensent l'argent des contribuables.
Les usines n'ont pas d'état d'âme lorsqu'elles négocient avec des clients qu'elles ne connaissent même pas. Pour les patrons de ces usines, c'est une question de business, l'aspect d'urgence sanitaire n'est qu'un prétexte et n'entre pas en compte dans la priorisation des commandes.
Le risque de non conformité est également énorme pour les acheteurs internationaux qui peuvent difficilement se rendre sur place pour vérifier la qualité de la production. Plusieurs scandales récents ont forcé Pékin à durcir la réglementation et les contrôles pour les producteurs de masques mais cela a eu un effet pervers, créant encore plus de tension sur l'offre.
Une chose est certaines, cette pandémie a très mal été anticipée par les grandes puissances occidentales et les conséquences de ce manque d'anticipation devront être analysées. C'est finalement l'Asie qui a le mieux géré cette situation inédite au niveau planétaire. Des conclusions devront être tirées.