Si la classe politique chinoise se fait souvent discrète sur la scène internationale, préférant agir dans l'ombre en évitant les coups de projecteurs, son président, Hu Jintao est lui l'objet de fantasmes de la part des publicitaires occidentaux et notamment européens.
Il faut dire que les populations du Vieux Continent ont l'habitude des écarts affligeants que peuvent parfois offrir leurs dirigeants. Sylvio Berlusconi est un maître en la matière mais il n'est pas le seul, les affaires DSK sont là pour nous le rappeler.
Il y a quelques mois, la chaîne d'information en continu i>Télé, lançait une campagne de pub assez originale sous la forme de trois clichés mettant en scène des évènements internationnaux potentiels, inconcevables aujourd'hui, et qui, s'ils se produisaient, auraient une influence majeure sur notre Monde.
Le slogan de cette campagne était limpide: « Le Monde peut changer en une nuit, soyez les 1ers à voir les images dans la Matinale » (rendez-vous matinal d'i>télé, dès 6h00).
L'un de ces photomontages représentait le président chinois Hu Jintao serrant la main du Dalaï-Lama, une scène impensable aujourd'hui quand on connaît les tensions extrêmes qui perdurent entre les deux hommes.
Tout récemment, c'est dans un mélange de provocation, de controverse et de sexualité que Benetton a sorti une campagne osée ayant pour slogan "unhate" que l'on pourrait traduire par "dé-haïssez-vous". On y retrouve, là encore, une série de photomontages mettant en scène les plus grands dirigeants de la planète s'embrassant sur la bouche. Ces unions insensés tombent d'autant plus dans la provocation qu'elles accouplent des figurent idéologiques souvent opposées.
La marque italienne est une habituée des campagnes décallées, choquantes et provocatrices. Elle renoue ainsi avec sa politique de communication des années 90 qui a fait son succès.
Dans cette toute nouvelle campagne publicitaire, on peut voir une photo du président chinois Hu Jintao embrassant le président américain Barack Obama. Là encore, au vu des tensions diplomatiques entre les deux hommes et du taboo que représente l'homosexualité en Chine, on peut facilement prédire que cette mise en scène fera grincer des dents au sein de l'Empire du Milieu.
Les instances chinoises se seraient certainement bien passées de ces campagnes dénigrantes et provocatrices qui ternissent l'image d'une classe politique qui se veut polissée, professionnelle et absolue.
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Jérôme Berny